Les contrats de garantie et de performance énergétique sont de plus en plus demandés par les Maîtres d’ouvrage et les Bureaux d’Etudes : savez-vous y répondre ?

Le marché actuel de la rénovation s’oriente vers la rénovation énergétique des bâtiments. Dans ce contexte, la maîtrise des coûts énergétiques devient cruciale, une fois modernisés les équipements de chauffage des grands bâtiments. Les syndics de copropriété ne s’y trompent pas. Ils recherchent des acteurs capables de leur garantir une consommation optimale de l’énergie : à ce titre, le CPE (Contrat de Performance Energétique) est un outil important et de plus en plus recherché. C’est typiquement un contrat gagnant-gagnant, où tout le monde s’y retrouve. L’entreprise a un intéressement aux résultats, et le client voit son poste énergie diminuer.

Les entreprises de maintenance/exploitation dans le domaine du chauffage et du génie climatique auront donc tout à gagner à se familiariser et à se former à la gestion et à la maîtrise des contrats de performance énergétique. En effet, après l’installation chez leurs clients d’équipements sensés leur faire faire des économies, leur proposer un contrat adapté au suivi de leurs consommations fait plus que sens aujourd’hui. Ainsi l’APC (Agence Parisienne du Climat) pousse au contrat de suivi d’énergie, au-delà du contrat d’exploitation classique. Le CPE intègre une partie des travaux de rénovation énergétique, ainsi qu’une mesure des consommations : il s’engage sur des actions qui vont garantir une baisse des coûts énergétiques et les quantifie, avec des pénalités pour l’entreprise si ces baisses ne sont pas effectives.

Les syndics de copropriété, et les clients en général, voient souvent des économies drastiques de leurs factures d’énergie, qui peuvent aller de 25 % à 40 % ! Ces économies peuvent aussi permettre d’investir dans des équipements plus durables. De quelque manière qu’on le prenne, tout le monde s’y retrouve : le marché est mûr, les clients sont demandeurs, et les majors de la profession bien sûr sont déjà dessus. L’APC pousse les copropriétés à adopter un CPE : les entreprises de génie climatique, aussi bien les moyennes et les petites, ont donc tout intérêt à pouvoir y répondre, sous peine de se voir écarter des marchés …

Interview de Mr Christophe Soudon

Directeur délégué de la société Disdero, spécialisée en installation et maintenance de chauffage pour les copropriétés. Cette entreprise gère environ 1500 copropriétés sur l’Ile de France.

Q- Constatez-vous une demande de CPE sur le marché actuellement ?

R – oui, ce marché se développe lentement, mais sûrement. En tant qu’acteur de la filière, nous n’attendons d’ailleurs pas forcément que nos clients nous le demandent, mais nous le leur proposons nous-mêmes.  Ce type de contrat a non seulement un intérêt financier pour les copropriétés, mais est également vertueux pour la planète. Le CPE est un contrat de maintenance « new look » particulièrement intelligent : nous installons de nouveaux équipements de chauffage et nous prenons un engagement sur les consommations de chauffage, que nous contractualisons. Si ces économies ne sont pas atteintes, nous sommes pénalisés. Quand les gains sont atteints, les clauses d’intéressement du CPE permettent de se partager les économies dans des pourcentages bien définis, entre le Maître d’ouvrage et l’Entreprise : cela motive toutes les parties.

Q  – Pouvez-vous nous donner un exemple concret ?

R – Quand nous avons en face de nous une chaudière de 20 à 30 ans, ou même de 10 ans, nous proposons de remplacer cet équipement pour pouvoir maîtriser les consommations énergétiques du bâtiment. Le CPE peut alors intégrer le remplacement de la chaudière et un engagement sur la baisse de la facture énergétique.

Par exemple, les chaudières à gaz à haute performance d’il y a 15 ans n’ont plus rien à voir en termes de rendement avec les modèles à condensation que l’on trouve sur le marché. Cela impacte même le schéma hydraulique des installations. Dans certains cas , les travaux peuvent s’amortir en moins de 5 ans. Afin d’éviter des appels de fonds importants, nous pouvons proposer un CPE de 10 ans, et avec le maintien du niveau de charges globales, les travaux sont financés sur la durée du contrat. A l’échéance de ce contrat, les économies reviennent en totalité à la copropriété. Cela permet aux copropriétés d’avoir des charges lissées dans la durée.

Interview de Mr Bernard Prodhomme

ancien Dirigeant de BET, aujourd’hui Formateur et Consultant pour Afortech dans le domaine de la performance énergétique, entre autres.

Q – Qu’est-ce qui d’après vous motive les entreprises de chauffage et de génie climatique à venir se former sur le CPE ? Confirmez-vous qu’il y a un marché aujourd’hui qui les pousse à se former ?

R – Le stage que je propose est axé sur la mise en place du Contrat de Performance Energétique. Pour les Bureaux d’Etudes et les Entrepreneurs intéressés, il s’agit de savoir vendre ce type de contrat, et ensuite de savoir en gérer l’exécution pour que le contrat soit rentable.

Les entreprises sont demandeuses parce qu’elles n’ont plus forcément le savoir-faire : c’est un métier qui s’est formé au cours des différentes crises pétrolières, à partir de 1973. C’est là que les ingénieurs ont rejoint les entreprises de chauffage (qui souvent n’avaient pas d’ingénieurs avant), et que le métier s’est développé. Au fil du temps et de la prise de pouvoir des financiers, on a assisté à une perte de savoir-faire dans les entreprises qui souvent ont abandonné ce secteur d’études. Ce sont les Bureaux d’Etudes et les Maîtres d’ouvrage qui ont repris le flambeau dans ce domaine.

Avec la préconisation des contrats de performance énergétique promus par les pouvoirs publics, les entreprises se sont rendues compte qu’elles avaient intérêt à ne pas passer à côté de ce type de demandes, surtout les moyennes et petites entreprises d’exploitation de chauffage. Voilà pourquoi elles font appel à ce type de formation.

Q – Constatez-vous que les clients comprennent leur intérêt à établir ce type de contrat de suivi de leur performance énergétique ?

R –  Le bouche à oreille fonctionne. Les pouvoirs publics poussent à la roue, – même s’ils ont pris dans ce domaine des décisions contradictoires. D’une part une promotion des économies d’énergie, et donc des contrats de performance énergétique, – ce qui va dans le bon sens et fait suite au Grenelle de l’Environnement. Mais aussi d’autre part la loi Warsmann, qui restreint la possibilité de prendre un prêt collectif  pour investir (il faut aujourd’hui obtenir l’unanimité d’une copropriété pour y arriver …). Nous espérons que des ajustements à la loi seront amenés.

L’offre d’Afortech et du GCCP en matière de formation et de conseil autour du CPE

Une formation de 3 demi-journées a donc été montée par Afortech et Mr Prodhomme, qui a pour objectifs de donner les clés nécessaires à la mise en place d’un contrat de performance énergétique et à la gestion de son exécution. Sa cible : les Chargés d’affaires, Responsables de sociétés d’exploitation de chauffage ayant à mettre en place des contrats de performance énergétique et à gérer des contrats, le suivi des consommations et la facturation de l’intéressement.

Si vous êtes intéressé par ce stage, en voici la fiche : cliquez ici. Sinon, n’hésitez pas à contacter Laetitia Courbaron   au 01 40 55 14 22, ou à lui écrire à cette adresse : lcourbaron@afortech.com. De même, le GCCP peut offrir un accompagnement d’expert sur ce sujet.