Comment allier qualité de réalisation, réduction des délais et des coûts, avec la sécurité des hommes.

Les 8 sources de non-productivité sur les chantiers

Des études récentes ont montré que sur un chantier, environ 60 % du temps utilisé par les ouvriers était passé à construire, contre de 40 % de temps improductif. Les raisons en sont nombreuses : mauvaise communication, planification insuffisante, non prise en compte des impondérables, attentes des ordres et des ressources, accidents, mauvaise supervision, rapports d’avancement incomplets, doublons de production… D’une façon générale, on estime qu’un tiers de ces pertes est imputable au système de management humain ; le reste étant du ressort de la productivité des équipes elles-mêmes sur le terrain. Il est sûr qu’il y a une marge de manoeuvre certaine, pour qui voudrait améliorer la performance, – et donc la profitabilité des chantiers. On s’accorde à voir 8 sources majeures générant de la non-productivité au quotidien :

  1. personnel en sur ou en sous effectif
  2. management des ouvriers
  3. interférences avec les autres corps d’état
  4. supports techniques insuffisants
  5. intempéries
  6. erreurs de conception
  7. doublons de production
  8. retards ou pénuries de matériaux

Le préjudice peut être finalement assez important : sur le dépassement des coûts, sur l’image de marque de l’entreprise, sur la sécurité des hommes et des femmes, sur la qualité des réalisations, sur la productivité des équipes, sur la conformité des ouvrages, et au final, – sur la marge de l’entreprise…

Les freins actuels sont donc : des pratiques de management inefficaces ; une focalisation sur le contrôle technique (plutôt que sur la performance, le « bien faire du premier coup et en conformité ») ; une hyper-spécialisation des rôles, qui fait que les maîtres d’oeuvre abandonnent progressivement la constructibilité de leur plans aux entreprises ; des standards  de  performance  flous ;

des sous-traitances en cascade qui diluent les responsabilités ; une lente adaptation à l’innovation, surtout des TPE qui n’ont pas l’expertise et les ressources financières pour embrasser une évolution technique complexe ; un manque d’analyse du marché ; des crises financières ou de l’immobilier, qui redistribuent régulièrement les cartes ; une pénurie de main d’oeuvre qualifiée et formée aux évolutions des normes et des techniques ; et enfin, l’impact des nouvelles technologies de la construction (tablettes, BIM, données numériques, etc.) sur l’évolution des rôles.

Le Lean management appliqué à la Construction,  qu’est-ce que c’est ?

Au 20ème siècle, plusieurs théoriciens américains ont essayé d’appliquer au monde de la construction les principes des techniques industrielles. Mais c’est vers les années 1990 que le Lean Construction est réellement né, visant à réduire les tâches non-productives, à utiliser des outils de contrôle (par exemple de planification), à mettre en place des méthodes manufacturières (préfabrication et modularisation), et à appliquer des méthodes de management différentes (« Just in time », réduction des activités de flux au profit des activités de transformation à valeur ajoutée).

Très concrètement, aujourd’hui les entreprises ont tendance à vouloir effectuer leur travail le plus rapidement possible, pour ne pas être inquiétées en cas de retard, – mais sans réelle communication avec les autres entreprises sur le chantier. Le cas n’est pas rare où des entreprises de plomberie, d’électricité, de ventilation se partagent un même chantier, sans se coordonner ni voir les impacts de leurs aléas sur les autres corps de métier. D’où inefficacité et dérapage des coûts et des délais.

 

Adopter le Lean Construction, c’est d’abord et avant tout changer les mentalités et les comportements : la main d’oeuvre devient le capital le plus important de l’entreprise. C’est un nouveau système de gestion des opérations de terrain, basé sur un  modèle plus pertinent de gestion de projet. En gros, c’est un système de production qui permet de minimiser les gaspillages de temps, de matériel et d’efforts, afin de générer le maximum de valeur possible.

Alors, à qui ce nouveau modèle de management de la construction s’adresse-t-il, et comment en bénéficier concrètement au quotidien ?

L’ Entreprise automobile Toyota est à l’origine de 14 principes importants dans la génèse du Lean Construction, qui montrent qu’on quitte progressivement le monde du « commande/contrôle » :

Résolution des problèmes (apprentissage et amélioration continue) :

  • créez une organisation en perpétuel apprentissage
  • observez  la situation pour la comprendre dans son ensemble
  • prenez vos décisions sans précipitation, en considérant toutes les options. Une fois le choix fait, implémentez rapidement

Hommes et partenaires (respect, challenge, compétences)

  • favorisez l’évolution de chefs de file qui ont une compréhension complète du travail, et qui savent la transmettre
  • créez des leaders qui adhèrent à la philosophie du respect, du challenge et du développement des hommes et des équipes
  • respectez, challengez et aidez vos fournisseurs

Processus (éliminez les gaspillages)

  • créez un processus en flux continu pour révéler les problèmes
  • utilisez le flux tiré pour éviter les surproductions
  • nivelez les charges de travail
  • arrêtez la production quand il y a un problème de qualité
  • standardisez les tâches pour une amélioration continue
  • utilisez des contrôles visuels pour promouvoir la transparence
  • n’utilisez que des technologies éprouvées et fiables

Philosophie (démarche au long terme)

  • basez vos décisions managériales sur le long terme, même aux dépens d’objectifs financiers court terme

Réinventons ensemble le monde du Bâtiment !

Les Maîtres d’ouvrage publics ou privés et les Maîtres d’oeuvre sont les premiers à pouvoir tirer profit de cette nouvelle approche : l’application de méthodes collaboratives de conception et de réalisation, basées sur un processus de consultation très avancé en amont, permet une définition fine et mieux intégrée du projet, en lien avec les capacités technologiques, techniques et constructives  des entreprises devant réaliser les travaux.

Les Architectes et les Bureaux d’étude technique peuvent également porter la démarche du Lean Construction, et bénéficier de ses apports. Le BIM (Building Information Management) en est un excellent exemple : en passant de plans papier à des plans numériques, la technique de plus en plus complexe (fluides, domotiques, mécanique, …) contenue dans les ouvrages est intégrée dans la maquette numérique : ce qui aide le concepteur à se représenter l’ouvrage fini et en trois dimensions. Cette démarche intégrative est à haute valeur ajoutée.

Mais les PME aussi peuvent  avoir avantage à s’y mettre : par exemple en adoptant le « LPS » (Last Planner System), qui est un outil de planification en ligne et accessible à tous les partenaires d’un chantier. Cet outil favorise la communication latérale, par la prise en compte des contraintes de chacune des parties prenantes, et de la réalité du chantier. Intérêts : diminution sensible du stress de l’équipe travaux, meilleure anticipation de problèmes, donc productivité plus élevée.

Enfin, même les TPE et les Artisans, avec moins de formalisme, ont intérêt à s’en inspirer. Avec du papier et un crayon, et une volonté de bien faire, – rien n’empêche d’utiliser la préparation à J-1, et un type de management visuel. Surtout sur les chantiers où plusieurs nationalités se côtoient et où la communication n’est pas simple. L’effet de levier est d’ailleurs d’autant plus important que la structure est petite : les artisans et les TPE qui oseront changer leurs habitudes et ouvrir la porte à l’innovation pourront repenser leurs opérations et mieux se développer durablement.

Afortech, en tant que centre de formation des acteurs du Bâtiment à la pointe des techniques et de l’évolution technologique, peut vous accompagner dans cette transformation de votre entreprise. Les formations proposées traitent des différents aspects de la gestion optimisée de vos chantiers, en partant du profil qui est le vôtre et de votre niveau de compétences.  N’hésitez pas à consulter l’offre modulaire qu’Afortech a développé pour vous ! Sinon, contactez-nous que nous bâtissions ensemble le cursus qui vous convient.

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